
La genèse du projet,
en Ecosse!
Le projet Wolves & Trees est né grâce à une prise de conscience qui eût lieu lors de mes périples à travers l'Ecosse. J'ai traversé une bonne partie de ce pays cher à mon coeur pour collecter des vieux livres de contes et légendes locales dans les Bookshops, et j'y ai découvert que les paysages lunaires et épiques qui font la renommée de ce territoire charismatique ne sont en réalité qu'une terre décharnée, désertée par son éco-système originel. L'Ecosse a en effet été le théâtre d'un désastre écologique. La déforestation engendrée par l'activité humaine, la présence envahissante des animaux d'élevage et la surpopulation de cervidés, que l'on a souhaité voir se multiplier pour la chasse et qui a profité de l'extermination des grands prédateurs, ne laissent aucune chance à la forêt de se régénérer. Et c'est l'Homme qui a finit par pâtir de l'ampleur des conséquences de ses actes, comme le montrent les ruines de "Crofts" que l'on rencontre en nombre. Car une fois que la forêt a disparu, la faune déserte le territoire à cause des conditions impropres à la vie, des espèces disparaissent, l'écosystème est détruit et l'homme doit finalement partir à son tour. Pour se faire une idée du paysage originel de l'Ecosse, il faut se tourner vers ce qu'il reste de la forêt Calédonienne, où survit la flore et la faune qui devrait recouvrir une bonne partie du pays. Plusieurs organisations, ainsi que de petits groupes locaux, se battent pour mener à bien des campagnes de reboisement, de protection des espèces locales, et même de réintroduction de grands prédateurs comme le lynx ou le loup. C'est ainsi que j'ai découvert le rewilding, ou réensauvagement en français, qui est, au delà de son objectif de conservation et de protection de la Nature, une véritable solution contre les effets de la crise climatique qui s'en vient. Je suis passionnée par leur combat pour recréer les conditions propices à la vie dans leur merveilleux pays, et les actions menées par les écossais sont pour moi un véritable exemple à importer d'urgence en France, où l'état du territoire et de la vie sauvage n'est pas des plus brillants...
L'exemple du Parc National de Yellowstone
Mes recherches sur le rewilding m’ont permis de découvrir le cas du Parc National de Yellowstone, une expérience concluante pour la sauvegarde de la planète.
En 1872, le loup avait été chassé du Parc National de Yellowstone pour en faire un paradis pour les familles américaines. Mais son éradication a eu des conséquences désastreuses sur l’écosystème. Bien plus tard, la réintroduction du loup dans le Parc a finalement eu des effets inattendus et miraculeux sur le lieu. En 1995, 14 loups ont été réintroduits. Ils ont d’abord chassé les cervidés, wapitis et bisons, dont la population a pu être régulée naturellement, ce qui a permis à la végétation de se régénérer. Les loups, par leur action de prédation, ont également généré une plus grande mobilité de ces animaux, les empêchant de rester trop longtemps sur une même zone pour pâturer, et réduisant ainsi le surpâturage destructeur pour l’équilibre de la biodiversité. Dans ces zones de pâturage autrefois intensif, la régénération végétale a pu donner naissance à une nouvelle forêt de trembles et de saules, puis sont apparus des buissons et arbustes, et avec eux plus de baies et d’insectes. Cette nouvelle source de nourriture a engendré le retour d’une population d’oiseaux grandissante. Le retour des arbres a permis le retour d’espèces comme le Pic épeiche, mais aussi, le retour du castor. Les barrages construits par les castors ont fourni un habitat pour les loutres, les rats musqués et les reptiles. Les loups ont également permis de réguler la population de coyotes, divisée par deux, ce qui permit une augmentation de la population de lapins et petits rongeurs, et par voie de conséquence, un retour des faucons, renards, blaireaux, aigles et corvidés. Mais les effets de la réintroduction du loup ont été étonnants dans un autre domaine : cela a changé le comportement des rivières… La restauration d’un meilleur équilibre de population entre les espèces, ainsi qu’un renouveau de la régénération végétale ont permis de stabiliser les berges des rivières. Les canaux se sont rétrécis, des bassins se sont formés, le lit et la trajectoire des rivières se sont fixés. La réintroduction du loup a donc restauré l’écosystème du Parc National de Yellowstone et le respect de la chaîne alimentaire a permis le retour de nombreuses espèces, mais a également redessiné la géographie du lieu de manière bénéfique.
Le constat alarmant de l'état du vivant sur Terre
Actuellement sur Terre, 30% des mammifères sont des Hommes et 67% des mammifères sont du bétail destiné à nourrir l'Homme. Ce qui représente en tout 97% des mammifères terrestres, un chiffre effarant puisqu'il ne reste donc plus que 3% de mammifères sauvages. Le déclin de la biodiversité n'a jamais été aussi critique. En 2019, nous avions déjà décimé 60% des vertébrés, 80% des insectes volants et 50% des forêts. D'ailleurs, la déforestation est majoritairement due au modèle agricole conventionnel actuel qui monopolise avidement les terres au point qu'il ne reste plus que 10% de la surface terrestre pour la vie sauvage. Ainsi, l'urgence de réformer le modèle agricole dominant concerne à la fois l'utilisation des sols, mais aussi le type de production. Car nous constatons de nos jours des aberrations qui défient toute logique, comme par exemple le fait que 60% de la production mondiale de céréales soient destinée au bétail de boucherie... La réforme du type de production majoritaire influencerait tout naturellement la gestion des sols.
Dans le cadre d’un régime alimentaire standard incluant des aliments carnés, il faut l’équivalent de deux terrains de football pour nourrir une personne pendant un an. Dans le cadre d’un régime alimentaire végétale, l’équivalent de la surface de ces deux terrains de football permet de nourrir 14 personnes pendant un an. Si tous les êtres humains adoptaient un régime alimentaire végétalien, l’équivalent de 5 milliards de terrains de football pourrait être libérés pour restaurer l’espace forestier, et notre planète pourrait être sauvée du désastre écologique qui s’annonce.
D’après le GIEC, pour rester en dessous des deux degrés de réchauffement climatique, il faudrait réduire la consommation mondiale de viande de 80%. Il est urgent que la monoculture céréalière de masse et l'élevage intensif laissent place à de nouveaux modèles, plus productifs, plus sains pour le consommateur, et en accord avec l'ensemble du vivant. La multiplication des micro-fermes maraîchères, de l'agroforesterie, de l'apiculture, de la culture de plantes médicinales et des forêts nourricières, beaucoup moins gourmandes en espace, permettra de réensauvager massivement les territoires, et de reforester.
Reforestation, rewilding et storytelling : le trio gagnant pour la planète
Nous avons évoqué plus haut les effets bénéfiques de la réintroduction des grands prédateurs sur l'équilibre d'un territoire avec le cas du Parc National de Yellowstone. La reforestation est un élément clé du processus, grâce à son rôle essentiel au sein de l'écosystème. Les forêts aident à limiter l’érosion des sols, consolident les bords de rivière et luttent donc contre les inondations. Elles augmentent les chances qu’il pleuve en période de sécheresse, et permettent de limiter les effets du réchauffement climatique. Ainsi, la reforestation permet de fournir des territoires viables pour les générations futures et un nouvel habitat pour la faune tout en restaurant la biodiversité. Réensauvagement et Reforestation sont deux actions à mettre en oeuvre d'urgence mais pour atteindre cet objectif, il est nécessaire que le grand public soit sensibilisé à l'enjeu auquel notre civilisation fait face. Pour remplir cette mission, le storytelling s'avère être un outil précieux. Depuis toujours, les récits ont servi à toucher les consciences, structurer nos imaginaires, inculquer des valeurs, diffuser des messages et même convaincre. Le storytelling mobilise l'intelligence sensible et l'empathie. Cet art narratif éveille l'esprit coopératif et réenchante nos vies en nous montrant que des existences ordinaires peuvent jouer un rôle capital pour le collectif. Il reconnecte ainsi l'Homme à son pouvoir personnel, tout comme à ses racines et sa nature profonde. L'art du conte fût parfois mal utilisé par le passé, en manipulant les consciences grâce à un discours basé sur la peur. C'est ainsi par exemple que le loup a été diabolisé au point d'être totalement éradiqué de nos territoires. L'époque cruciale que nous vivons nécessite de rattraper les erreurs du passé, de réparer les conséquences néfastes de cette manipulation des consciences par la peur, et d'utiliser les vertus du storytelling de façon positive. La puissance évocatrice du conte a le pouvoir d'éveiller le désir de protéger la nature et la biodiversité, et nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur des traditions et folklores existants. Notamment les contes traditionnels celtiques, tziganes et amérindiens qui évoquent souvent la coopération avec le règne animal, le règne végétal, ou les esprits de la nature.
Le projet Wolves and Trees
Le projet "Wolves and Trees" porte sur la sensibilisation au réensauvagement, à la reforestation, aux pratiques agricoles en accord avec le vivant et à la protection de la biodiversité diffusée grâce à l'art du conte, l'art du spectacle et l'art visuel.
Ce sont les différentes productions artistiques et représentations qui permettront de pérenniser les actions de "Wolves and Trees" grâce au principe du soutien libre et conscient, c’est pourquoi de nombreux déplacements seront nécessaires afin de soutenir le projet et son développement.
De plus, la diffusion au plus grand nombre est devenue une nécessité urgente si l'on en croit la récente étude Ipsos qui établit que 37% des Français réfutent les analyses scientifiques du GIEC concluant à l'origine anthropique du déréglement climatique que subit la planète actuellement, et nient donc la responsabilité humaine du phénomène. Seuls 11% des français se sentent "tout à fait informés" sur la crise écologique, il faut donc aller à la rencontre de la population pour sensibiliser et informer. Le projet "Wolves and Trees" a plus que jamais un rôle à jouer dans les problématiques actuelles, et notre but est de toucher un maximum de consciences.
C’est dans cette optique que le premier investissement à réaliser est un véhicule aménagé en atelier itinérant permettant des déplacements de toutes distances, ainsi que le transport du matériel et des diverses productions artistiques proposées au public.
Une campagne de financement participatif est donc lancée afin de pouvoir faire l'acquisition du véhicule indispensable à la rencontre avec le public.
Vous pouvez soutenir le projet Wolves and Trees grâce à la cagnotte ci-dessous :
http://www.leetchi.com/c/atelier-dartiste-nomade-engage-pour-la-nature
Le projet a besoin de vous pour faire parler de lui!
Merci pour votre soutien et vos partages!